Corpus Christine

de Max Monnehay, ***

Cou­ché, coin­cé en posi­tion hori­zon­tale, inca­pable de se tenir debout… Déjà, c’est pas facile. Mais si votre femme a déci­dé de sau­ter sur l’oc­ca­sion pour vous tor­tu­rer bien tran­quille­ment, pour vous cou­per de tout contact avec l’ex­té­rieur, pour ration­ner votre nour­ri­ture, pour vous lais­ser entendre qu’elle a tué vos parents…

Là, vous êtes sérieu­se­ment dans la merde.

Oui, ce bou­quin a un coté légè­re­ment glauque. Oui, il y a quelques pas­sages qui risquent de vous secouer légè­re­ment. Oui, c’est par moments assez bizarre, pour dire le moins… Mais l’é­cri­ture est à la fois simple et élé­gante, et le mono­logue du nar­ra­teur bour­ré tout à la fois d’hu­mour noir, de moments de ten­dresse, d’un regard sur le monde et sur lui-même… et de vio­lence à l’é­gard du voyeur, par­don, du lecteur.

Fina­le­ment, on est sou­la­gé d’a­voir fini, hon­teux d’a­voir lu, et un peu éton­né de ce coté voyeur et sadique que l’on ne soup­çon­nait pas — ceux qui ont lu Ame­ri­can psy­cho jus­qu’au bout sont exemp­tés de cette remarque…

Ah, j’ou­bliais : Max Mon­ne­hay est une petite bonne femme de mon âge. Je suis content de ne pas être son psy.