Ouacances

Bon, j’ai beau faire un bou­lot inté­res­sant avec des gens sym­pas, faut l’ad­mettre : les vacances, ça fait du bien. Un peu dif­fi­cile de repar­tir d’un coin mon­ta­gneux cou­vert de neige pour se trou­ver un bout d’es­ca­lier dans un TER archi-bon­dé (pour­quoi une seule auto­mo­trice entre Brian­çon et Gre­noble ???). Au pas­sage vers Vif, il y avait à peu près autant de gens debout qu’as­sis, ce qui ne sur­pren­dra pas les usa­gers du métro pari­sien, mais est plus inha­bi­tuel sur des tra­jets de plus de deux heures.

En pas­sant, week-end bien sym­pa chez Ghusse, décou­verte de Lyon (j’y étais à peu près jamais pas­sé), envies de sui­cide en regar­dant des élé­phants et des ours dépres­sifs à la Tête d’Or, enfin com­pris ce que peut être un métro bien fou­tu (les rames de la ligne D sont 40 cm plus larges que celles du métro pari­sien et je vais vous dire : ça se sent !), et fait mon bap­tême de funiculaire !

Ensuite, retour à Paris pour quatre jours de cinoche inten­sif (rat­tra­page de la semaine sau­tée + semaine nor­male). J’ai déjà dit du mal du Plai­sir de chan­ter, pas­sons donc aux films tolé­rables à bons :

Max Payne est une bonne sur­prise. Adap­ta­tion d’un jeu vidéo que je ne connais pas, il reprend clai­re­ment une construc­tion très “comics”, sans pour autant adop­ter le par­ti-pris esthé­tique plu­tôt radi­cal de Sin city. Oscil­lant de bout en bout entre polar noir et fan­tas­tique sauce viking, ça se laisse regar­der sans déplaisir.

C’est pas tout ça, mais désor­mais, j’at­tends que quel­qu’un s’at­taque à Thor­gal Aegirs­son — main­te­nant que son his­toire est bou­clée au pro­fit de celle de Jøan, il est temps de bos­ser sur ce qu’on peut en faire, non ?

Ensuite, Rock’n’­rol­la, polar lou­foque et déjan­té que je n’au­rais pas été éton­né outre mesure de voir signé des fran­gins Coen ou d’un ex des Mon­thy Python. Ou com­ment un rockeur hys­té­ro-méga­lo vivant l’ins­tant à la façon “sex, drugs and rock’n’­roll” se retrouve mêlé aux plans éla­bo­rés à long terme de son beau-père, mafieux de son état, qui essaie de récu­pé­rer quelques mil­lions de livres de back­chich en per­met­tant à un magnat russe de construire un stade, le tout ser­vi avec deux espèces de loo­sers plus qu’à moi­tié mal­hon­nêtes mais fran­che­ment gagne-petits mani­pu­lés par une comp­table qui s’en­nuie. C’est bor­dé­lique, pas évident à suivre, mais assez jouis­sif par moments, avec un petit peu d’hu­mour absurde so bri­tish pour faire passer.

Le prix de la loyau­té était assez inévi­table pour moi, dans la mesure où il réunit en têtes d’af­fiche un acteur auquel j’ai ten­dance à faire aveu­glé­ment confiance — au point d’al­ler voir L’in­croyable Hulk — et un autre que j’ap­pré­cie for­te­ment notam­ment depuis son excellent pas­sage à Bruges. Sans sur­prise donc, les acteurs sont irré­pro­chables du début à la fin, et le film ne souffre que d’un scé­na­rio un peu conve­nu qui rap­pelle plein de polars sur le thème des­cente aux enfers. Enfin, il n’y a pas de gen­til, ce qui un très bon point pour un film glauque et plu­tôt réaliste.

Et enfin, Mada­gas­car : éva­sion vers l’A­frique, qui reprend les per­son­nages de Mada­gas­car et les amène, vous l’au­rez devi­né, en Afrique conti­nen­tale. Lion, zèbre, hip­po­po­tame et girafe pour­ront ain­si décou­vrir la terre de leurs ancêtres, on en apprend plus sur l’o­ri­gine du pre­mier, mais l’en­semble est… pous­sif. Disons. Par gen­tillesse. Net­te­ment sous le niveau du pre­mier volet, en tout cas, qui se lais­sait gen­ti­ment regar­der sans rien trans­cen­der. Si l’i­dée de faire voler les man­chots (et non pas les pin­gouins, parce que pour la ques­tion “qui a dit que les pin­gouins ne savaient pas voler”, ben, clai­re­ment : aucun bio­lo­giste digne de ce nom, ou alors il par­lait du grand pin­gouin éteint depuis quelques décen­nies déjà, et pré­sen­te­ment, y’a un tra­duc­teur qui doit se réjouir de ce que les cons, contrai­re­ment aux pin­gouins, ne volent pas parce qu’il aurait pas fini de tour­ner, mais oui je vais fer­mer cette paren­thèse un peu éner­vée dès que j’au­rais dit que selon moi ce tra­duc­teur mérite d’être envoyé en slip véri­fier la dif­fé­rence entre un pin­gouin (auk pour les anglo­phones) et un man­chot (pen­guin), non mais) est amu­sante et source de quelques gags réus­sis, il s’a­git sur­tout des vingt pre­mières minutes. Le reste ne ces­se­ra de tour­ner en rond autour des carac­tères des per­son­nages que les scé­na­ristes n’ont hélas pas osé étof­fer et de niai­se­ries fami­liales qui foutent les nerfs à qui­conque a plus de cinq mois d’âge.

Bon, demain, retour au bou­lot. Pro­chaines oua­cances pas encore fixées, mais j’ai déjà détec­té sur le forum les pré­mices du défer­le­ment de Noël des ache­teurs indé­cis qui trouvent trop fati­gant de lire le moindre test ou même de réflé­chir à ce qu’ils veulent faire avec un appa­reil pho­to, je sens que ça va me fati­guer assez vite.