Le détail

Vous lisez les infor­ma­tions nutri­tion­nelles sur les embal­lages de vos aliments ?

Moi non plus. Du moins, rare­ment. Mais quand j’ai dix minutes à attendre dans un ciné­ma avec rien d’autre pour m’oc­cu­per, ça m’ar­rive. Et je trouve des trucs mar­rants… ou pas.

Avez-vous vu par exemple, sur la face d’un paquets de caca­huètes noyées de cho­co­lat et de sucre glace que je ne nom­me­rai pas (y’a une lettre en double, une esper­luette et un cas pos­ses­sif anglais), l’ins­crip­tion “Par por­tion 228 kcal 11 %*” ?

Moi oui. Et 228 kcal pour un sac d’a­li­ments conden­sés, ça me parais­sait peu. J’ai retour­né le paquet…

Et là, découverte :

nutrition

Vous voyez la même chose que moi ? Oui, on vous donne les infor­ma­tions nutri­tion­nelles pour un “sachet indi­vi­duel de 45 g”. À côté, en petits carac­tères, des valeurs pour 100 g : 506 kcal. Soit, du coup, un peu plus d’un quart des apports éner­gé­tiques recom­man­dés pour un mâle adulte. 100 g de ce truc, et vous pou­vez sau­ter un repas sans problème.

Le truc qui me cha­grine vrai­ment, qui me navre à l’in­té­rieur de mon petit cœur d’être humain hon­nête, c’est que ces ins­crip­tions viennent d’un sachet de 100 g.

Et on a le choix, en fait, entre quatre tailles de sachet, éche­lon­nées de 100 g à 500 g. La “por­tion”, pour n’im­porte qui d’un tant soit peu sen­sé, c’est donc celui de 100 g, et d’ailleurs je n’ai jamais vu de sachet de 45 g de ce truc nulle part.

On ne peut pas dire que l’in­for­ma­tion don­née sur ce sachet soit fausse. Elle est juste pré­sen­tée de manière cal­cu­lée pour que qui­conque com­prenne de tra­vers. Per­son­nel­le­ment, je ne fais pas par­ti­cu­liè­re­ment atten­tion à la quan­ti­té éner­gé­tique que j’in­gère (d’où, sans doute, le superbe corps d’ath­lète que j’ai l’hon­neur d’ha­bi­ter), mais pour ceux que ça inté­resse, on fait le maxi­mum pour leur faire com­mettre une erreur d’in­ter­pré­ta­tion ras­su­rante et qu’ils hésitent moins à se taper un paquet complet.

C’est pas de l’ar­naque ou de l’es­cro­que­rie, c’est beau­coup plus subtil.

C’est du marketing.

Tout ça me rap­pelle un peu les aven­tures de Ghusse au pays des yaourts, pour ceux qui ne l’au­raient pas lu…