Cadeaux

En marge d’un débat sur la publi­ci­té sur les sites web qui avait dévié sur la rému­né­ra­tion et les avan­tages des jour­na­listes, on m’a deman­dé quels cadeaux j’a­vais eu dans le cadre professionnel.

Comme j’es­time n’a­voir rien à cacher sur cette ques­tion, et que j’ai plu­sieurs fois appe­lé la pro­fes­sion à plus de trans­pa­rence (notam­ment via les décla­ra­tions de conflits d’in­té­rêts ou la clar­té des opi­nions per­son­nelles des jour­na­listes), voi­ci la liste :

  • j’ai ache­té mon K‑5 direc­te­ment chez Pentax, au prix fournisseur ;
  • Sony m’a offert une veste, une paire de gants et un serre-tête pen­dant un voyage de presse ;
  • Fuji­film m’a offert un conver­tis­seur de prises élec­triques au cours d’un autre, et un XP30 et un mag­num de cham­pagne à la sor­tie d’une conférence ;
  • Sam­sung m’a offert un polo Tour de France à la voile (et un bap­tême d’hé­li­co, de para­pente et de bobs­leigh) ;
  • Sig­ma m’a offert un lin­got de lai­ton à la Kina (ça peut tou­jours faire un presse-papier…) ;
  • HTC m’a offert un One S au cours d’un évé­ne­ment presse (que j’ai à mon tour offert à une col­lègue, n’en ayant pas l’utilité) ;
  • j’ai gagné un µ1050 dans une tom­bo­la orga­ni­sée par Olympus ;
  • Canon m’a offert une veste pen­dant un voyage de presse, mais bon, je pas­sais mon anni­ver­saire avec eux en Mol­da­vie au lieu d’être chez moi avec des potes donc je consi­dère pas vrai­ment ça comme un avan­tage du métier.

C’est une liste de mémoire, mais je crois que c’est à peu près tout, sachant que je compte pas les mul­tiples clefs USB avec un dos­sier de presse des­sus, les boîtes de cho­co­lat adres­sées à la rédac­tion au jour de l’an, les sty­los dis­tri­bués sur les salons, les cale­pins et blocs-notes reçus en pré­sen­ta­tions et les invi­ta­tions au res­to à la fin des conférences.

Je ne pré­ten­drai pas que ce sys­tème soit juste, mais je pense pas être celui qui en a le plus béné­fi­cié, et il fait par­tie des avan­tages d’un métier où la pro­gres­sion des salaires n’est pas for­cé­ment miro­bo­lante (j’ai un sta­tut de cadre, 32 ans et cinq d’an­cien­ne­té dans la boîte, et je touche 27000 € par an alors que le salaire moyen des cadres de moins de 30 ans selon l’In­see est de l’ordre de 34000 € et que je bosse pour un employeur qui paie plu­tôt cor­rec­te­ment pour ce sec­teur) et l’un dans l’autre, je vois pas pour­quoi je devrais en avoir honte — sur­tout que ça n’a jamais influen­cé mon juge­ment sur un pro­duit et que j’ai tou­jours mis un point d’hon­neur à gar­der mon indé­pen­dance d’écriture.

Ceci dit, si demain on nous offre les mêmes salaires que dans la moyenne des boîtes du pri­vé et qu’on nous sup­prime les petits cadeaux à la sor­tie des confs, ça m’i­ra tout aus­si bien.