Prononçable

Je reviens vite fait sur le Bárðar­bun­ga. Je viens de lire quel­qu’un qui disait que “ils sont sym­pas les Islan­dais, cette fois-ci ils ont choi­si un vol­can avec un nom (presque) prononçable”.

Je vais reve­nir vite fait sur les noms des trois der­niers vol­cans islan­dais dont on a par­lé chez nous.

Eyjaf­jal­la­jö­kull est-il dif­fi­cile à pro­non­cer ? Et bien, il impres­sionne à pre­mière vue, ça fait tou­jours ça un mot dans une langue agglu­ti­nante. Mais la pro­non­cia­tion ? Il n’y a aucun son qui n’existe pas en fran­çais. Vous ver­riez écrit “Et, y’a Fiat là, yeux coûte-le”, vous le pro­non­ce­riez comme il faut sans aucune dif­fi­cul­té : c’est juste une ques­tion d’orthographe.

Grím­svötn est-il dif­fi­cile à pro­non­cer ? Là comme ça, ça paraît plus simple. Sauf qu’en islan­dais, les consonnes voi­sées sont sou­vent légè­re­ment dévoi­sées : les cordes vocales vibrent moins qu’elles ne devraient. Le ‘g’ ini­tial se pro­nonce un peu entre /g/ et /k/, le son exact n’existe pas chez nous. Pis, l’en­chaî­ne­ment ötn se carac­té­rise par une aspi­ra­tion avant le t, qui n’est pas natu­relle pour un Fran­çais (per­son­nel­le­ment en tout cas j’en suis inca­pable), et un n muet pour finir en beauté.

Enfin, Bárðar­bun­ga est-il dif­fi­cile à pro­non­cer ? Et bien, il com­mence par une consonne voi­sée légè­re­ment dévoi­sée (entre b et p donc), enchaîne sur une diph­tongue (á se pro­nonce /au̯/), avant de bouf­fer un r rou­lé façon Corse ou Bour­gui­gnon immé­dia­te­ment sui­vi d’un “th” anglais doux… La fin du mot est moins pié­geuse (sou­ve­nez-vous juste de dévoi­ser aus­si le g), mais quand même, je crois que c’est le nom qui fait faire le plus de mou­ve­ments inha­bi­tuels à nos organes phonatoires.

Ah oui, par contre, quand on le pro­nonce “à la fran­çaise”, Bar­da­boun­ga, ça devient très facile.