Sans diplôme

Enten­du à l’ins­tant sur France 3 :

30 % des reca­lés du bac géné­ral et tech­no­lo­gique renoncent à se repré­sen­ter, et 70 % en filière pro­fes­sion­nelle. Tous ces jeunes sortent de l’en­sei­gne­ment secon­daire sans aucun diplôme.

Admet­tons que le bre­vet ne soit pas concer­né (j’au­rais tout de même pré­fé­ré “sans diplôme du secon­daire” si c’est le cas).

Mais bon, ils sont quand même rares, les élèves qui tentent le bac pro sans avoir un CAP ou un BEP. À l’é­poque où je bos­sais en lycée pro­fes­sion­nel, il n’é­tait pas pos­sible de s’ins­crire en bac pro sans être titu­laire d’un de ces diplômes ; depuis la réforme de 2009, ils ne sont plus pré­re­quis, mais on conti­nue à les pas­ser en pre­mière pro­fes­sion­nelle, avec un taux de réus­site de l’ordre de 83 %.

C’est très loin d’être un détail : ces diplômes sont assez bien accep­tés en entre­prise (sur­tout le BEP), et je suis convain­cu que c’est jus­te­ment parce que beau­coup d’é­lèves ont déjà un diplôme presque aus­si utile qu’ils renoncent aus­si mas­si­ve­ment à re-ten­ter le bac — alors que dans la filière géné­rale et tech­no­lo­gique, ne pas repas­ser le bac, ça veut dire res­ter sur le très inutile brevet.

Affir­mer que ceux qui renoncent à repas­ser le bac sortent sans aucun diplôme, ça ne dit donc pas grand-chose sur le “décro­chage” des élèves de filières pro­fes­sion­nelles. Ça en dit en revanche très, très long sur la connais­sance que les jour­na­listes ont des filières professionnelles…