Joyeux anniversaire

Ses parents étaient Anglais. Et comme tous les Anglais, ils avaient des idées bizarres, comme de faire ren­trer un élé­phant en plein cœur de Londres, là, sur le petit pla­teau au bord de la Tamise. Et comme beau­coup d’An­glais, il allèrent au bout de leur idée bizarre et déci­dèrent de conce­voir un nou­vel enfant spé­cia­le­ment dans ce but. Évi­dem­ment moins volu­mi­neux que le célèbre géant de cirque, il fut affu­blé d’un sur­nom bizarre, “Jum­bo­li­no”. Ça lui allait bien : alliant héri­tage pres­ti­gieux et suf­fixe ridi­cule, il col­lait à ce spor­tif râblé, éton­nam­ment agile et cos­taud, capable de por­ter des charges sur­pre­nantes pour sa taille, mais à l’é­lé­gance par­ti­cu­liè­re­ment dis­cu­table. Très appré­cié de ses cama­rades, il rem­plit les espoirs de ses parents en pas­sant avec aisance des buil­dings de la City aux sta­tions hup­pées de Suisse et des mon­tagnes désertes de Boli­vie aux pistes pul­vé­ru­lentes d’A­frique. Accep­tant sans rechi­gner des bou­lots de chauf­feur de maître ou de bête de somme, il a même rejoint avec un cer­tain suc­cès les rangs des pom­piers volontaires.

La photo est un peu floue, parce que c'est le moment où la sécurité de l'aéroport m'a engueulé parce que c'est interdit de photographier les avions.
La pho­to est un peu floue, parce que c’est le moment où la sécu­ri­té de l’aé­ro­port m’a engueu­lé parce que c’est inter­dit de pho­to­gra­phier les avions.

Joyeux anni­ver­saire, Bri­tish Aeros­pace 146 / Avro RJ.