Mes vœux
|Il y a un an, j’essayais de hacker le destin et annonçais une année 2016 sous le signe de la joie. Ça a super bien marché : Delpech, Galabru, Turcat, Boulez, Bowie, Rickman, Tournier, Frey, Scola, Kantner, Anderson et Rivette peuvent en témoigner — et là, c’est rien que janvier et rien que des gens dont j’appréciais le boulot.
Du coup, je vais éviter de vous souhaiter une bonne année, sinon vous allez tous y passer. Je vais juste me souhaiter des choses à moi-même, c’est moins risqué.
Pour commencer, je me souhaite que ces satanés brouillards d’hiver se lèvent pour pouvoir voler. Oui, puisque j’ai eu ma licence en 2016 et même fait voler mes premiers passagers, et qu’il en reste sur la liste d’attente.
Ensuite, qu’on continue à me payer pour faire des trucs intéressants. Parce que j’aime faire des choses intéressantes, et parce que j’aime avoir de l’argent — ça aide à voler.
Si on réunit les deux, je me souhaiterais bien un joli voyage comme l’an passé. Et si possible, qu’il fasse plus de cinq pages dans Info-Pilote : ça me ferait moins couper mon texte et ça permettrait de mettre les photos en plus grand.
Dans mon Jardiland personnel, je me souhaite de retrouver le rayon où j’étais en 2015, qui était plus sympa que celui où je me suis perdu cette année.
Je me souhaite une ville un peu moins polluée, histoire de pouvoir faire du sport sans m’étouffer, et un peu moins peuplée, histoire de pouvoir sortir sans slalomer entre des gens énervés.
Je me souhaite un président et une assemblée qui me déçoivent juste un peu moins que les précédents — vu que je me fais pas d’illusion : si je suis beaucoup moins déçu, ça voudra dire qu’on aura élu quelqu’un dont je n’attends rien de bon, genre Fillon ou Le Pen. Allez, soyons fous, je me souhaite une présidente vaguement liée au PS mais à un échelon non-éléphantesque.
Je me souhaite des confrères qui ne me donneront pas envie de faire des billets de blog, ou alors pour les féliciter.
Je me souhaite plus de films comme Moi, Daniel Blake et moins de films comme Assassin’s creed. Plus de bouquins comme L’homme qui tua Lucky Luke, plus d’expos comme celle d’Hergé au Grand palais, plus de beaux meetings aériens, plus de discussions passionnées avec des gens passionnants, plus de soirées sympas et moins de gueules de bois.
Et si vous n’êtes vraiment pas superstitieux, je vous autorise à penser que je vous le souhaite aussi un peu quand même.