Joyeux anniversaire

C’é­tait un para­doxe. On le des­ti­nait aux tâches les plus simples, et on lui don­na le plus gros cer­veau de son époque, allant pio­cher du côté des génies mili­taires. Ses parents croyaient en effet que de la com­plexi­té naî­trait la simplicité.

C’é­tait un para­doxe. Il devait être plus calme, plus sym­pa, meilleur cama­rade que tous ses aînés, mais son enfance fut émaillée de tra­gé­dies par­fois dues à ses réac­tions inattendues.

C’é­tait un para­doxe. Après cette jeu­nesse tur­bu­lente, il est bru­ta­le­ment deve­nu l’a­dulte le plus rai­son­nable et le plus sans his­toire de l’his­toire, celui à qui l’on se fie sans hési­ter, celui qui s’im­pose comme réfé­rence de son domaine et pousse les anciens à rehaus­ser d’un coup leur jeu ou à prendre leur retraite.

C’é­tait un para­doxe. Il avait eu un pré­dé­ces­seur, comme lui né d’une large asso­cia­tion, des­ti­né à accom­plir les mêmes tâches et bâti sur des pré­misses simi­laires. Celui-ci se rêvait dieu des voya­geurs, mais il res­ta sté­rile ; son héri­tier spi­ri­tuel aborde sa troi­sième décen­nie avec la plus large des­cen­dance de son espèce.

Comme le Cess­na 172, l’A320 est tel­le­ment com­mun que je ne le pho­to­gra­phie habi­tuel­le­ment pas…

Joyeux anni­ver­saire, Air­bus A320.