Mitsubishi MRJ : un jet à remonter le temps

Le salon du Bour­get approche et, avec lui, une inon­da­tion de com­mu­ni­qués de presse. Aujourd’­hui, l’un d’entre eux a par­ti­cu­liè­re­ment atti­ré mon atten­tion : Mit­su­bi­shi Hea­vy Indus­tries annonce que le troi­sième pro­to­type de son MRJ est bien arri­vé pour l’ex­po­si­tion statique.

Jusque là, rien à signaler.

Mais Mit­su­bi­shi a four­ni, avec son com­mu­ni­qué, une série de pho­tos, dont une inti­tu­lée “MRJ FTA‑3 with ANA live­ry_­Take-off from MFC” et une bap­ti­sée “MRJ FTA‑3 with ANA livery_ Tou­ch­down at MFC”. Autre­ment dit, res­pec­ti­ve­ment, “MRJ FTA‑3 aux cou­leurs ANA_décollage de MFC” et “…atter­ris­sage à MFC”.

Décol­lage du troi­sième MRJ. — pho­to Mit­su­bi­shi Hea­vy Industries

Vous me connais­sez, je les ai ouvertes pour voir à quoi res­semble ce nou­veau jet régio­nal, cen­sé concur­ren­cer le sym­pa­thique mais moyen­ne­ment confor­table Embraer ERJ.

J’ai d’a­bord trou­vé ces deux pho­tos très simi­laires. Puis j’ai noté que sur celle de l’at­ter­ris­sage, il n’y avait pas de trace de fumée der­rière les pneus. Puis j’ai obser­vé que les volets sem­blaient éton­nam­ment peu éten­dus pour un atterrissage.

Atter­ris­sage (sic) du troi­sième MRJ. — pho­to Mit­su­bi­shi Hea­vy Industries

Et puis j’ai regar­dé la colonne de droite de mon visua­li­seur d’i­mages, qui me montre tou­jours les don­nées Exif.

Le décol­lage date du 27 mai à 16 h 55 min 31 secondes.

L’at­ter­ris­sage du 27 mai à 16 h 55 min… 30 secondes.

Cet appa­reil a donc lar­ge­ment bat­tu le record du monde du tour de piste le plus rapide : il a réus­si à le des­cendre à ‑1 s, voya­geant dans le temps pour atter­rir juste avant son décollage.

Ou alors, le pho­to­graphe a mal trié ses pho­tos et a légen­dé “atter­ris­sage” une de celles du décol­lage. Mais cette seconde hypo­thèse est beau­coup moins exci­tante, n’est-ce pas ?