Saut de puce

Je pour­rais presque dire que je n’a­vais pas fait de vol aus­si court depuis mon lâcher en solo. Ce n’est pas tout à fait vrai : tech­ni­que­ment, un “tou­cher” inter­rompt un vol, donc quand mon ins­truc­teur m’a fait faire un direct Mois­selles-Per­san en 15 min avant de conti­nuer un vol de contrôle, ça devrait comp­ter ; mais là, c’est du par­king au par­king, du vrai départ au vrai arrêt, que j’ai fait un vol de… 20 min.

Pour­tant, au départ, avec Fred, on était par­ti pour une heure de vol. La météo annon­çait que les bancs de brouillard se lève­raient vers 11 h, lais­sant la place à des condi­tions cou­vertes, mais volables — nuages vers 1500 ft et bonne visi­bi­li­té en-des­sous. D’ailleurs, vers 9 h du matin, les obser­va­tions à Pon­toise et au Bour­get mon­traient une visi­bi­li­té en hausse, lais­sant pen­ser que la brume com­men­çait à se dissiper.

C’est en arri­vant vers Domont qu’on a vu que ça ne s’ar­ran­geait pas tant, en fait. Et les Metar1 autour allaient de “brouillard” à “visi­bi­li­té : 6 km”, ce qui ne donne géné­ra­le­ment pas envie de voler.

À l’ap­proche de midi, ça com­men­çait effec­ti­ve­ment à se déga­ger. Han­gars, avions, on n’au­rait pas le temps de faire le vol pré­vu mais si on décol­lait vite, on pou­vait faire un tour vers Pon­toise, voire Mantes-la-Jolie.

Mise en route, le PS28 démarre au quart de tour mais se met rapi­de­ment à tous­so­ter un peu. L’ins­truc­teur, qui s’é­chi­nait à essayer de faire démar­rer le Cess­na d’à côté, passe me voir et me dit de tirer la réchauffe. Je m’exé­cute, le moteur prend 100 tours en deux secondes et se met à tour­ner comme une horloge.

Ah, donc en fait le car­bu­ra­teur com­men­çait à givrer au par­king, deux minutes après le démar­rage. Ça com­mence bien !

Mau­vaise sur­prise : la ver­rière est mal fer­mée. On rouvre, on referme, pareil. On rouvre, on cherche, on referme… Pareil. En fait, le loquet passe à côté de son loge­ment. On rouvre, on rabat, je tire la bor­dure vers moi, Fred tente de fer­mer, le ver­rou ne bouge pas. On rées­saie, pareil. Je repousse la biel­lette de mon côté, je ver­rouille, le loquet passe à côté de son loge­ment. Je repousse, tire la ver­rière, repousse la biel­lette, bloqué.

Bon, va fal­loir faire une check-list pour ça :

— biel­lette du ver­rou gauche : der­rière l’axe

— biel­lette du ver­rou droit : der­rière l’axe

— ver­rière bais­sée, aéra­tion ouverte

— pas­ser la main par l’aé­ra­tion pour appuyer à plat à l’ex­té­rieur de la ver­rière et la main­te­nir dans l’axe

— avec sa troi­sième main, abais­ser le levier de verrouillage

Bref, ver­rière fer­mée et ver­rouillée, tout est dans le vert, la check-list est finie, décol­lage en piste 25. Sor­tie par le nord, arri­vée au point Novembre (devant Presles, c’est le point de report pour la zone d’En­ghien-Mois­selles) à 1000 ft d’altitude.

Tiens, on voit pas devant sous le nuage.

À gauche, on voit mieux, on doit pou­voir aller à Pon­toise tran­quille­ment. Mais y’a quand même des nuages bas çà et là…

— Bon allez, on rentre.

Je fais un demi-tour par la droite, bien ser­ré : j’ai à peine pas­sé l’au­to­route, et je suis au cap retour dans l’axe de ren­trée, entre auto­route et voie fer­rée. Je m’an­nonce en entrée ; vu qu’il n’y a pas de nuages dans l’axe, je monte à 1300 ft (alti­tude habi­tuelle d’en­trée sur la zone) et je retourne me poser tranquillement.

20 minutes après le départ du par­king, nous y revoi­là, il n’y a plus qu’à garer l’a­vion et à filer.

Je crois que c’est le bon moment pour le placer :

  1. Mete­ro­lo­gi­cal Aero­drome Report, bul­le­tin d’ob­ser­va­tion sur un aérodrome.