Joyeux anniversaire

C’é­tait un véri­table ath­lète, des­ti­né à pous­ser la course de fond au rythme du sprint, avec une char­pente élan­cée et une mus­cu­la­ture géné­reuse qui lui pro­met­taient un suc­cès mon­dial. L’en­thou­siasme fut bien­tôt dou­ché : si la per­for­mance était bien là, il souf­frait de bles­sures à répé­ti­tion et dut s’o­bli­ger à res­ter au pas durant sa conva­les­cence. Il se réta­blit bien, mais le mal était fait : de nou­velles stars des stades étaient annon­cées et sa répu­ta­tion était ter­nie. Oubliant les hon­neurs, il se conten­ta de petits bou­lots et de com­pé­ti­tions régio­nales, avant de trou­ver une seconde car­rière de livreur : assez fort pour por­ter les plus gros colis, il ne rechi­gnait pas à s’a­ven­tu­rer de temps à autres dans de petits che­mins gla­cés pour livrer des pay­sans cana­diens, quitte à y lais­ser une che­ville de temps en temps. Éga­le­ment pom­pier volon­taire à la belle sai­son, c’est fina­le­ment dans une cer­taine dis­cré­tion, loin des capi­tales, qu’il a trou­vé la place qui lui convient, même s’il regarde par­fois avec envie la superbe car­rière de son fils — celui qui pro­tège des navires et recherche des nau­fra­gés aux quatre coins du globe.

Récent fait d’armes de l’E­lec­tra : un atter­ris­sage sur deux roues à Yel­lowk­nife. — pho­to Omni Film Enter­tain­ment / History

Joyeux anni­ver­saire, Lock­heed Electra.