PPL, an deux
|Il y a deux ans tout rond, je passai la licence de pilote privé. L’an passé, je fis un petit bilan de la première année. Il est donc temps de faire le bilan de la deuxième année.
Il y a un an, j’avais donc 78 h 34 min de vol. Aujourd’hui, j’en suis à 109 h 45 min, soit 31 h 11 min sur un an. C’est un poil moins que l’an passé, mais il faut dire que j’ai eu un peu plus de boulot (ça, c’est que le premier de trois qui m’ont occupé le printemps) et que j’ai fort peu volé entre octobre 2017 et février 2018 — 4 h en 5 mois. La météo ne s’y prêtait pas toujours et j’étais en train de préparer un déménagement.
En revanche, depuis mars, le rythme est nettement plus soutenu : j’ai fait plus de 25 h en six mois. C’est qu’à Angoulême, les avions sont plus accessibles financièrement et géographiquement. Après 3 h pour me faire lâcher sur Cessna 150 et 152, puis sur MCR 4S et Oceanair TC160, et trois quarts d’heure à étudier les réactions du MCR avec 15 kt de vent latéral, j’ai visité ma nouvelle région dans tous les sens : nord (Couhé), sud (Chalais), est (Égletons, piste super technique où j’avoue avoir été assez fier de me poser en douceur du premier coup), ouest évidemment (Oléron, Pons, et récemment La-Tranche-sur-Mer), et loin au nord-ouest (Quiberon).
La grosse différence avec l’an passé, c’est donc que j’ai surtout volé en solo : en 2016–2017, j’ai passé la moitié de mes heures avec un instructeur ; cette année, moins d’un quart. J’ai aussi commencé à utiliser l’avion pour me rendre sur des meetings aériens, vu qu’il y en a plein dans la région et que voir un meeting sur le parking, à l’ombre de l’aile d’un Cessna, c’est nettement mieux que de le voir au milieu de la foule en plein soleil.
J’ai eu pour la première fois des passagers qui n’étaient pas des potes : quand j’ai demandé si je pouvais prendre un avion pour aller au meeting d’arrivée du Hop tour, on m’a répondu un truc du genre “ah ça tombe bien, on manque de pilotes, tu pourrais emmener deux personnes ?” Ajoutons que le vol a été superbe, avec peu de turbulences, une excellente visibilité et un survol magnifique des monts du Cantal au retour1, et vous comprendrez que ce fut une expérience fort agréable.
Les types d’avions utilisés sont plus variés que l’an passé : sur les douze derniers mois, j’ai évidement fait beaucoup de Cessna 152 (dénominateur commun des aéro-clubs d’Enghien et d’Angoulême), presque 11 h, plus 2 h 34 sur Cessna 150. Avant de quitter la région parisienne, j’avais aussi fait 4 h 20 de PS28, “emplâtrant” notamment la TMA de Pontoise lors d’un dernier vol trois jours avant de déménager2.
Vient ensuite le MCR 4S, avec 6 h : un avion extrêmement agréable quoique limité en charge utile (pour voler à quatre, les passagers arrière ne doivent pas dépasser la cinquantaine de kilos), vif, performant, économique, avec un très bon champ de vision vers l’avant et les côtés, dont le principal inconvénient est que, étant en construction amateur, ses applications sont restreintes. Et il a tendance à chauffer à basse vitesse et en montée, aussi.
Autre construction amateur, l’Oceanair TC160 (3 h 50), cousin du Robin DR400, mon premier avion en bois et toile, vrai quadriplace aux performances correctes mais à l’ergonomie parfois étonnante et aux commandes de vol un peu floues.
Enfin, en mars, j’étais outre-Atlantique et j’en ai profité pour inscrire sur mon carnet de vol mon premier “november” : N2323Y, le Cessna 177 Cardinal de Heading West. Un avion à la réputation sulfureuse, boudé par les cessnaïstes lors de son lancement parce que “difficile”. J’étais très méfiant à la première approche, même si Antoine (instructeur et propriétaire de l’entreprise) était à côté, et j’ai été agréablement surpris que ça se passe sensiblement comme dans un 172 normal. En en discutant avec Antoine, il m’a dit que d’une part, le stabilisateur avait été modifié après le lancement du premier 177 pour lui donner plus d’autorité et adoucir les décrochages et que d’autre part, la réputation du Cardinal est franchement injuste. En fait, les cessnaïstes l’ont comparé au 172, qui est probablement le quadriplace le plus facile de l’histoire de l’aviation, et l’ont trouvé pointu alors que ça reste un appareil sain et plutôt prévenant, juste un peu moins “bonne pâte” que son aîné. En tout cas, pour ma part, le Cardinal m’a séduit sur un truc : avoir l’aile en arrière de la tête du pilote, ça change la vie dans les virages — je suis convaincu que son champ de vision élargi a évité plus d’abordages que son décrochage un peu sec n’a causé d’accidents3.
Détail amusant : sur les douze derniers mois, je ne me suis même pas assis dans un 172. Vu son omniprésence, on doit pas être très nombreux à pouvoir dire ça.
Sur le plan administratif, je viens aussi de passer le FCL.055B, petit nom poétique de la qualification qui m’autorise à parler anglais à la radio. Ça peut toujours servir, vu qu’il n’y a pas que la France dans la vie.
Les projets pour l’an 3, c’est évidemment des navigations. Pour l’instant, j’étudie la possibilité de faire un Angoulême-Enghien, histoire de relier mes deux terrains, et peut-être un tour vers Nîmes pour la Feria de l’Air. La météo, le temps et l’argent disponibles seront bien entendu déterminants…
- Faudrait peut-être que je demande à mes passagers s’ils ont fait des photos, d’ailleurs.
- Encore mille excuses au contrôleur. Du coup, j’ai bien noté que quand un trait rouge et un trait bleu sont superposés sur un écran Dynon, le résultat paraît beaucoup plus “rouge” que “bleu”…
- PS : entre le moment où j’ai rédigé ça et celui où je publie, j’ai pu jeter un œil à la superbe encyclopédie Cessna de Ranjon. Il en dit sensiblement la même chose. C’est dommage : ça va finir par se savoir et la cote des 177 va remonter, alors que tant qu’il est mal-aimé, c’est probablement le meilleur rapport qualité/prix de la marque.