Joyeux anniversaire

Il était indis­pen­sable. Du moins, c’é­tait l’o­pi­nion de son géni­teur, qui s’é­ton­nait régu­liè­re­ment que per­sonne ne l’ait fait. Il était né pour véri­fier une bizar­re­rie, remettre quelques points sur quelques i, et dire à ceux qui se van­taient de leurs lar­gesses que, désor­mais, cha­cune de leurs pro­messes serait impi­toya­ble­ment véri­fiée. Après deux heures d’ac­cou­che­ment, il se mit au tra­vail avec enthou­siasme. Il per­mit de com­prendre la bizar­re­rie rele­vée, sou­le­va quelques autres loups, prê­ta de fiers ser­vices et eut même un reje­ton des­ti­né aux tra­vaux de pré­ci­sion. Mais il fut peu à peu aban­don­né après le départ de son père, et semble aujourd’­hui avoir dis­pa­ru sans lais­ser de des­cen­dance — lais­sant le monde à la mer­ci de cer­tains mensonges.

Franck Mée traçant le rapporteur des Numériques, par Vincent Alzieu
Écrire sur les murs, c’est ma pas­sion. — pho­to Vincent Alzieu pour Les Numé­riques

Joyeux anni­ver­saire, rap­por­teur des Numé­riques.