PPL, an 5
|Le 7 septembre 2016, un inconscient décidait qu’il était raisonnable de me laisser me débrouiller avec un avion léger. Cela fait donc cinq ans que je peux en toute autonomie prendre des avions d’aéroclub, embarquer des potes ou pas, et aller à peu près où je veux — dans la mesure où les règles de l’aéroclub, les limites opérationnelles de l’appareil et la législation en vigueur le permettent, bien sûr.
Time is money
L’an passé, à la même époque, j’avais 213 h 251 de vol — dont 136 h 09 en solo et 8 h 26 de nuit. Au pointage d’hier soir, j’arrivais à 241 h 05, dont 162 h 59 en solo et 9 h 04 de nuit. Le total de l’année s’établit donc à 27 h 40, un niveau ridiculement faible — c’est presque moitié moins que les deux années précédentes2. À cela, plusieurs explications : l’annulation de quasiment tous les meetings (en 12 mois, je n’ai vu que celui de Belvès il y a trois semaines), l’absence de grande sortie club comme Hildesheim l’an passé, la météo médiocre qui n’a pas donné super envie d’aller à la mer…
Oh, et puis j’ai acheté une maison, aussi, ce qui prend à la fois du temps et de l’argent.
Et l’argent, en fait, ça compte. Parce que pendant les confinements on ne pouvait voler que seul. Et tous les rallyes ou presque ont été annulés. Donc, il ne fallait compter ni sur le partage des frais, ni sur les subventions sportives.
Du coup, le total de la colonne “débit” de mon compte à l’AC Angoulême plafonne à 3425,40 €. Il faut aussi y ajouter 90 € dont je parlerai plus loin. Ça nous fait un coût total de l’heure de vol de 127,06 €. Bah oui, c’est beaucoup : les coûts fixes (335 € de cotisations et assurances) sont ventilés sur deux fois moins d’heures que les années précédentes. Rien que ça, c’est 6 € de plus par heure. Si vous voulez voler pas cher, il faut voler beaucoup !3
Pour réduire un peu le budget, j’ai tout de même pu compter une subvention de 190,75 € du comité régional pour l’unique rallye effectué4 et une participation de 138,41 € sur le vol de récompense de trois élèves reçus au BIA. Avec un bilan de 3096,24 €, l’heure de vol nette redescend un poil au-dessus des 115 €. Je sais plus si je vous ai dit, mais j’aime DU…
Une seule nouveauté
DU, pour ceux qui n’ont pas suivi, c’est le MCR de l’aéroclub d’Angoulême. Avion de construction amateur équipé d’un moteur Rotax, il peut tourner au sans plomb automobile, moins cher 5 que les essences dédiées à l’aviation. Du coup, il est au prix des biplaces alors qu’il a une banquette arrière. C’est l’appareil sur lequel je vole le plus depuis mon arrivée en Charente : il m’a fait faire 14 h 35 sur les douze derniers mois, soit plus que tous les autres réunis. Ajoutez les 5 h 56 volées sur FJ et les 4 h 07 sur RS, et vous voyez les miettes qu’il reste aux autres.
Il y a pourtant une petite nouveauté fort sympathique. En octobre, profitant d’une période où le gouvernement ne voulait pas entendre parler de reconfinement (malgré les inquiétudes des épidémiologistes et des simples statisticiens…), le Comité régional aéronautique a proposé une opération de découverte de l’amphibie. J’ai donc payé 90 € pour 50 minutes de vol sur F‑GNMD, un Piper PA-18 équipé de flotteurs Wipaire. Décollant de l’aérodrome de Biscarrosse, j’ai ainsi fait trois amerrissages et trois déjaugeages sur le lac, avant de revenir vers l’aérodrome. C’était fun, c’était passionnant, j’ai appris plein de choses… et je pourrai dire jusqu’à la fin de mes jours que le premier avion dont j’ai rentré le train d’atterrissage était un Piper Cub6 !
Et maintenant…
Maintenant, faut que j’attaque le vol sans visibilité. C’est le dernier prérequis manquant pour envisager la formation en vue de la qualification d’instructeur. Je sais, j’avais dit que si tout se déroulait comme prévu, ça serait le gros truc de 2021. Mais vous savez bien que dans la vie, rien ne se déroule jamais comme prévu7 : le gros truc de 2021 est en pierre, en bois et en tuiles.
- Si vous prenez le billet de l’an passé, vous trouverez un autre chiffre. En faisant le total de la page en cours à ce moment-là dans mon carnet de vol, j’ai vu que j’avais une erreur de notation de deux minutes.
- Ça reste 2,5 fois la moyenne des pilotes privés français, mais pour moi c’est pas beaucoup.
- D’autant plus que plus l’aéroclub vole, plus ses coûts fixes sont répartis sur un grand nombre d’heures, donc moins il a besoin de renchérir le tarif quand les pétroliers délirent sur les prix des consommables.
- Où j’ai remporté ma catégorie, vu qu’on était que deux et que l’autre a fait une énorme erreur de navigation.
- Bien que plus taxé, je soupçonne Total et BP de se gaver sur la 100LL et l’UL91…
- Quatre bleues, prêt pour l’amerrissage.
- Si vous n’avez pas encore réalisé ça, c’est que vous avez moins de trois ans, auquel cas je dois vous féliciter d’avoir réussi à lire jusqu’ici.