PPL, an 5

Le 7 sep­tembre 2016, un incons­cient déci­dait qu’il était rai­son­nable de me lais­ser me débrouiller avec un avion léger. Cela fait donc cinq ans que je peux en toute auto­no­mie prendre des avions d’aé­ro­club, embar­quer des potes ou pas, et aller à peu près où je veux — dans la mesure où les règles de l’aé­ro­club, les limites opé­ra­tion­nelles de l’ap­pa­reil et la légis­la­tion en vigueur le per­mettent, bien sûr.

Graphique des heures de vol
Lors des confi­ne­ments de l’hi­ver 20–21, les vols sans pas­sa­gers étaient pos­sibles dans le rayon auto­ri­sé, pour ceux qui habi­taient assez près des aérodromes…

Time is money

L’an pas­sé, à la même époque, j’a­vais 213 h 251 de vol — dont 136 h 09 en solo et 8 h 26 de nuit. Au poin­tage d’hier soir, j’ar­ri­vais à 241 h 05, dont 162 h 59 en solo et 9 h 04 de nuit. Le total de l’an­née s’é­ta­blit donc à 27 h 40, un niveau ridi­cu­le­ment faible — c’est presque moi­tié moins que les deux années pré­cé­dentes2. À cela, plu­sieurs expli­ca­tions : l’an­nu­la­tion de qua­si­ment tous les mee­tings (en 12 mois, je n’ai vu que celui de Bel­vès il y a trois semaines), l’ab­sence de grande sor­tie club comme Hil­de­sheim l’an pas­sé, la météo médiocre qui n’a pas don­né super envie d’al­ler à la mer…

Oh, et puis j’ai ache­té une mai­son, aus­si, ce qui prend à la fois du temps et de l’argent.

Trace des vols 2020-21
Pas d’ex­cur­sion hors de l’hexa­gone cette année… — cap­ture Google Earth

Et l’argent, en fait, ça compte. Parce que pen­dant les confi­ne­ments on ne pou­vait voler que seul. Et tous les ral­lyes ou presque ont été annu­lés. Donc, il ne fal­lait comp­ter ni sur le par­tage des frais, ni sur les sub­ven­tions sportives.

Du coup, le total de la colonne “débit” de mon compte à l’AC Angou­lême pla­fonne à 3425,40 €. Il faut aus­si y ajou­ter 90 € dont je par­le­rai plus loin. Ça nous fait un coût total de l’heure de vol de 127,06 €. Bah oui, c’est beau­coup : les coûts fixes (335 € de coti­sa­tions et assu­rances) sont ven­ti­lés sur deux fois moins d’heures que les années pré­cé­dentes. Rien que ça, c’est 6 € de plus par heure. Si vous vou­lez voler pas cher, il faut voler beau­coup !3

Pour réduire un peu le bud­get, j’ai tout de même pu comp­ter une sub­ven­tion de 190,75 € du comi­té régio­nal pour l’u­nique ral­lye effec­tué4 et une par­ti­ci­pa­tion de 138,41 € sur le vol de récom­pense de trois élèves reçus au BIA. Avec un bilan de 3096,24 €, l’heure de vol nette redes­cend un poil au-des­sus des 115 €. Je sais plus si je vous ai dit, mais j’aime DU…

Une seule nouveauté

DU, pour ceux qui n’ont pas sui­vi, c’est le MCR de l’aé­ro­club d’An­gou­lême. Avion de construc­tion ama­teur équi­pé d’un moteur Rotax, il peut tour­ner au sans plomb auto­mo­bile, moins cher 5 que les essences dédiées à l’a­via­tion. Du coup, il est au prix des biplaces alors qu’il a une ban­quette arrière. C’est l’ap­pa­reil sur lequel je vole le plus depuis mon arri­vée en Cha­rente : il m’a fait faire 14 h 35 sur les douze der­niers mois, soit plus que tous les autres réunis. Ajou­tez les 5 h 56 volées sur FJ et les 4 h 07 sur RS, et vous voyez les miettes qu’il reste aux autres.

Vol d'initiation amphibie sur le lac de Parentis
Trois amer­ris­sages, un long tra­jet sur les redans pour sen­tir le Super Cub… — cap­ture Google Earth

Il y a pour­tant une petite nou­veau­té fort sym­pa­thique. En octobre, pro­fi­tant d’une période où le gou­ver­ne­ment ne vou­lait pas entendre par­ler de recon­fi­ne­ment (mal­gré les inquié­tudes des épi­dé­mio­lo­gistes et des simples sta­tis­ti­ciens…), le Comi­té régio­nal aéro­nau­tique a pro­po­sé une opé­ra­tion de décou­verte de l’am­phi­bie. J’ai donc payé 90 € pour 50 minutes de vol sur F‑GNMD, un Piper PA-18 équi­pé de flot­teurs Wipaire. Décol­lant de l’aé­ro­drome de Bis­car­rosse, j’ai ain­si fait trois amer­ris­sages et trois déjau­geages sur le lac, avant de reve­nir vers l’aé­ro­drome. C’é­tait fun, c’é­tait pas­sion­nant, j’ai appris plein de choses… et je pour­rai dire jus­qu’à la fin de mes jours que le pre­mier avion dont j’ai ren­tré le train d’at­ter­ris­sage était un Piper Cub6 !

Et maintenant…

Main­te­nant, faut que j’at­taque le vol sans visi­bi­li­té. C’est le der­nier pré­re­quis man­quant pour envi­sa­ger la for­ma­tion en vue de la qua­li­fi­ca­tion d’ins­truc­teur. Je sais, j’a­vais dit que si tout se dérou­lait comme pré­vu, ça serait le gros truc de 2021. Mais vous savez bien que dans la vie, rien ne se déroule jamais comme pré­vu7 : le gros truc de 2021 est en pierre, en bois et en tuiles.

  1. Si vous pre­nez le billet de l’an pas­sé, vous trou­ve­rez un autre chiffre. En fai­sant le total de la page en cours à ce moment-là dans mon car­net de vol, j’ai vu que j’a­vais une erreur de nota­tion de deux minutes.
  2. Ça reste 2,5 fois la moyenne des pilotes pri­vés fran­çais, mais pour moi c’est pas beaucoup.
  3. D’au­tant plus que plus l’aé­ro­club vole, plus ses coûts fixes sont répar­tis sur un grand nombre d’heures, donc moins il a besoin de ren­ché­rir le tarif quand les pétro­liers délirent sur les prix des consommables.
  4. Où j’ai rem­por­té ma caté­go­rie, vu qu’on était que deux et que l’autre a fait une énorme erreur de navigation.
  5. Bien que plus taxé, je soup­çonne Total et BP de se gaver sur la 100LL et l’UL91…
  6. Quatre bleues, prêt pour l’amerrissage.
  7. Si vous n’a­vez pas encore réa­li­sé ça, c’est que vous avez moins de trois ans, auquel cas je dois vous féli­ci­ter d’a­voir réus­si à lire jusqu’ici.