Joyeux anniversaire

Papa ne vou­lait pas s’en­com­brer. Il avait donc eu une belle série d’en­fants de petite taille. Mais, si les nains mangent peu, ils manquent par­fois de muscles. Il se remit donc à l’ou­vrage avec un objec­tif simple : un hal­té­ro­phile dans un corps de gym­naste. Mais à sa nais­sance, ce n’est pas ce qu’on remar­qua : un ron­douillard rouge de colère fit remar­quer qu’il avait don­né le même pré­nom à son troi­sième reje­ton, et que c’é­tait du para­si­tisme, et que ça ris­quait d’embrouiller les gens… Comme si qui que ce soit allait confondre le nou­veau mini-mus­clé et un borgne mal-aimé qui avait pris sa retraite depuis huit ans ! Bref, Papa ajou­ta dis­crè­te­ment une lettre sur la carte d’i­den­ti­té de son petit et le pré­sen­ta à nou­veau. Le public put donc faire la connais­sance de cet enfant râblé, peu impres­sion­nant à pre­mière vue, mais bien posé, ser­viable, poly­va­lent, cos­taud, robuste, incre­vable même. Son suc­cès fut tel que non seule­ment il don­na un nou­veau souffle à son fier géni­teur, mais il lan­ça car­ré­ment une nou­velle mode : dans les années sui­vantes, des dizaines ten­tèrent de l’i­mi­ter. Et si cer­tains furent d’im­menses suc­cès popu­laires (notre héros était tout de même un peu éli­tiste), aucun n’ob­tint la même aura.

Olympus OM-1n MD par Steve Harwood
Tout ce qu’on atten­dait d’un reflex plein for­mat pro­fes­sion­nel, dans un boî­tier à peine plus gros que les demi-for­mats pré­cé­dents : le chef-d’œuvre de Mai­ta­ni. — pho­to Steve Har­wood, CC-BY

Joyeux anni­ver­saire, Olym­pus OM‑1 (né M‑1).