La petite erreur du défilé

Le défi­lé du 14 juillet, tout le monde n’aime pas. Ça coûte pas mal d’argent, tout ça pour mon­trer qu’on a plein de jou­joux très chers glo­ba­le­ment conçus pour buter des gens. Et puis, per­son­nel­le­ment, ça me rend tou­jours jaloux de voir des avions pas­ser en plein dans la P23 — la zone de Paris, dont le sur­vol est stric­te­ment inter­dit aux avions légers et qui fait que j’ai jamais pu venir voir chez moi d’en haut.

Mais cette année, le défi­lé semble pla­cé sous le signe de la rigo­lade. En tout cas pour les maniaques dans mon genre.

extrait du dossier de presse du 14 juillet 2016
extrait du dos­sier de presse du 14 juillet 2016

Vous voyez comme c’est joli­ment fait ? Y’a plein d’a­vions qui vont pas­ser, dans l’ordre et en for­ma­tion, avec de l’Ar­mée de l’air, de l’Aé­ro­nau­tique navale et de la Sécu­ri­té civile. (Les gens qui s’é­tonnent de pas voir l’A­via­tion légère de l’Ar­mée de terre, sachez qu’elle fait le gros du second tableau, à la fin de la céré­mo­nie, avec ses hélicoptères.)

Vous serez peut-être éton­né de voir la Sécu­ri­té civile dans un truc inti­tu­lé “Défi­lé mili­taire #14Juillet 2015” (sic) ; moi aus­si, ça me fait tou­jours bizarre, mais je suis content de voir aus­si des pilotes qui brûlent du car­bu­rant pour sau­ver des gens plu­tôt que pour les sur­veiller ou les vitri­fier, donc je me plains pas.

Ceci dit, c’est là que se trouve le truc vrai­ment mar­rant du pro­gramme. Regar­dez bien… Y’a rien qui vous étonne ?

Oui, chaque avion a sa propre sil­houette : Mirage 2000, Rafale, Alpha-Jet, Sen­try, Stra­to­tan­ker, Haw­keye, Atlan­tique, Atlas, C160, CN-235, Xin­gu, King Air… Même le Fal­con 50 et le Fal­con 900 ont deux sil­houettes bien différentes.

Il y a une excep­tion, pour­tant : le Dash‑8 de la Sécu­ri­té civile, der­nier avion du pre­mier tableau, qui reçoit la sil­houette d’un machin beau­coup plus car­ré et beau­coup moins fin — ça res­semble énor­mé­ment à un Bom­bar­dier 415.

Milan 74
Contrai­re­ment aux autres bom­bar­diers d’eau de la Sécu, le Dash‑8 vole toute l’an­née pareil : en hiver, on en envoie à la Réunion ou on trans­porte du fret et des gens avec.

Grosse bou­lette ? Oui, je pense, sur­tout à l’heure où la Direc­tion géné­rale de l’ar­me­ment a publié un appel d’offres pour ren­for­cer sa flotte de bom­bar­diers d’eau mul­ti-rôles, avec un cahier des charges qui semble taillé sur mesures pour le Dash 8 : ce pro­jet en fera un pilier de la Sécu­ri­té civile, aus­si impor­tant au moins que les Canadair…