PPL, an quatre
|Vous savez quoi ? On est le 7 septembre. Et le 7 septembre, c’est l’anniversaire de ma licence de pilote privé.
Sa troisième année avait été bouclée à 161 h 44 de vol, dont 91 h 54 en solo et 7 h de nuit. La quatrième amène à 213 h 27, dont 136 h 11 de solo et 8 h 26 de nuit. Ça donne donc 51 h 43 dont 41 h 54 sur les douze derniers mois1. C’est 16 minutes de moins que l’an passé, mais avec deux mois d’interruption totale juste au moment où la météo redevenait vraiment propice…
Combien ?
Du côté des coûts, les colonnes “débit” de mes comptes totalisent 6288,55 € pour les vols, soit une heure de vol à 121,60 € en moyenne. Il convient de décompter 110 € de subventions du Comité régional aéronautique pour le rallye de Chauvigny 2019, 296 € de remises sur les sorties club et les navigations, et 575,45 de participation des passagers (merci !). S’y ajoutent les cotisations, assurances, taxes d’atterrissages et autres faux frais du genre, environ 600 €.
L’aviation m’a donc coûté environ 114 €/h tout compris. C’est plus que l’an passé, mais c’est normal :
- j’ai plus volé sur des avions chers (12 h 30 sur F‑HYZY et F‑GFGO) ;
- tous les rallyes de cette saison ont été reportés (donc pas de subventions) ;
- l’aéro-club d’Angoulême a dû augmenter ses tarifs, tant du fait du renchérissement de l’essence fin 20192 que de l’accident du Piper en février.
Où ?
Pour commencer, dès le 9 septembre 2019, on est allé récupérer un instructeur à Nevers. Pas forcément le plus beau voyage de l’année, mais ça m’a permis de voir comment un instructeur un peu geek peut utiliser un GNS 430 pour calculer son “top” de descente, en tripotant l’appareil pendant dix minutes pour arriver à un résultat identique à 30 s près au calcul fait à la louche de tête…
Plus photogénique : Bagnères de Luchon, jolie piste pas vraiment facile, courte et enfermée au fond d’une vallée étroite. Puis Ussel et Aurillac avec d’autres membres du club, un aller-retour à Gap (merci Quentin et Adrien, qui ont respectivement ramené le Cessna et amené l’Oceanair, me permettant de faire ce trajet sans bloquer un avion deux semaines…), un trajet à Blois pour un fly-in qui restera ce qui fut le plus proche d’un meeting en 2020, un petit tour à Saintes pour emmener un élève-pilote passer son examen, deux vols jusqu’à la côte avec les élèves BIA, et les habituels terrains de l’Atlantique.
On remarquera tout de même les vols du 29 mai, conçus pour respecter la limite de 100 km tout en visitant des terrains inconnus. J’avais aussi préparé l’équivalent au nord, mais la restriction des déplacements a été levée, et du coup je suis allé à la mer à la place.
Peut-être plus original, j’ai fait un saut à Châteauroux avec un camarade pour voir le Mriya. Vous savez quoi ? Il est gros. Surtout quand il est garé à côté d’avions de ligne qui paraissent nains, alors que quand on a arrêté le Cessna sous leur aile, ils avaient l’air énormes.
Enfin, l’échange biennal avec l’aéro-club d’Hildesheim a pu se faire (la météo l’avait annulé il y a deux ans). Étant donnée l’ambiance européenne, on a dû adapter quelque peu les traditionnels cadeaux et la forme de l’échange. Mais on a pris toutes les précautions en apportant des distributeurs d’un liquide adapté à la désinfection des aviateurs, attention appréciée à sa juste valeur par nos hôtes.
Ç’a aussi été l’occasion de faire un peu de radio en anglais, deux ans après avoir passé l’examen. En ben croyez-moi, ça se perd, même en causant de temps en temps en anglais avec les contrôleurs français et en écoutant plein de vidéos de pilotes américains. La première heure a vraiment été compliquée, avant de retrouver un peu mes repères.
Quoi ?
Comme d’habitude depuis mon arrivée à Angoulême, le MCR est l’avion que j’ai le plus piloté, dépassant de peu les 13 h. J’ai aussi fait 10 h de Cessna 150/152 et 9 h de 172 (très apprécié au club, donc souvent utilisé pour les sorties avec d’autres pilotes). L’Océanair m’a également occupé 11 h 30, mais j’ai en fait peu volé dessus dans l’année : plus de la moitié de ce total vient du seul aller-retour en Allemagne.
La grande nouveauté, c’est l’arrivée cet été d’un Jodel D112 dans mon carnet de vol, pour 3 h 15 au total. Je me suis inscrit à l’aéro-club de Pons rien que pour ça — des avions en train classique dans le secteur, ça devient difficile à trouver. Le but : apprendre, bien sûr (“a good pilot is always learning”, selon l’adage), découvrir un truc nouveau et remettre en cause quelques mauvaises habitudes3, mais aussi pas être totalement pris au dépourvu le jour où je ferai des vols de mise en garde, d’initiation voltige ou de montagne, domaines qui sont presque entièrement monopolisés par les traîne-queue.
Le premier vol s’est bien passé, le deuxième (avec du vent de travers) a été bien plus “formateur” et j’ai senti plus d’une fois l’instructeur agir sur les palonniers pour sauver la situation. Au troisième, après six tours de piste en double, j’ai été lâché pour 5 tours en solo, juste avant de partir en Allemagne. Reste plus qu’à retourner à Pons pour finir de valider la variante TW4.
Ensuite ?
Cette quatrième année a été contrastée. L’épidémie a empêché de voler pendant deux mois et demi. Avant ça, le Piper d’Angoulême s’était écrasé avec quatre occupants, dont deux pilotes que je connaissais (un avec qui j’avais visité la Corse et fait plusieurs rallyes) et un de mes élèves du BIA 2019. D’un autre côté, les boulots réalisés pendant le confinement m’ont permis de mettre des sous de côté pour voler beaucoup dès la libération, j’ai fait plein de navigations intéressantes et appris pas mal de choses.
Vu qu’on approche doucement des minima (il manque surtout l’expérience de vol sans visibilité), il est aussi temps de songer à la qualification d’instructeur. Si tout se déroule comme prévu, ça devrait être le gros morceau de 2021.
- Sachant que la moyenne française est de l’ordre de douze heures par an…
- Et contrairement à l’essence auto, la 100LL n’a pas tellement baissé depuis la covid…
- À trop faire de train tricycle, on a vite l’impression qu’un avion a naturellement envie de tirer droit. C’est pas le cas de trains classiques, et se rappeler de surveiller la trajectoire au sol peut aussi sauver la mise sur un tricycle, le jour où un vent latéral aura mis à mal sa stabilité naturelle par exemple…
- Abréviation de “tailwheel”, roulette de queue.