Le Monde des fautes

En lisant quelques articles de presse ce matin, je suis tom­bé sur ce titre du Monde :

Capture d'écran du Monde.
Cap­ture d’é­cran du Monde

Mon point de vue jour­na­liste tech­nique spé­cia­li­sé en pho­to, c’est qu’au­jourd’­hui, tout recours à un CCD est abu­sif. Les Cmos sont plus sen­sibles, plus rapides, moins gour­mands en élec­tri­ci­té, ils encaissent mieux les écarts de lumi­no­si­té et le coût de fabri­ca­tion n’est plus tel­le­ment supé­rieur (il est même plu­tôt infé­rieur sur les grandes tailles, où l’on n’a pas besoin de recou­rir aux coû­teuses construc­tions rétro-éclai­rées pour obte­nir d’ex­cel­lentes per­for­mances). Le der­nier bas­tion des CCD, la cap­ture en ultra-basse lumière qui était le domaine qua­si-exclu­sif des EMCCD, est en train de tom­ber sous les coups des Cmos à pho­to­diodes à ava­lanche, fer­mez le ban.

En revanche, je ne vois pas trop ce que serait un recours abu­sif au CCD en 1990. À l’é­poque, c’é­tait clai­re­ment le meilleur cap­teur élec­tro­nique exis­tant, écra­sant impi­toya­ble­ment les tubes cathodiques.

Quoi, vous dites ?

C’est une faute de frappe ? L’ar­ticle parle des CDD ?

Ah, c’est donc ça…

Bon, pas­sons à l’ar­ticle sui­vant alors. Ah, la Tran­sat’, ça a l’air inté­res­sant ça.

Capture d'écran du Monde
Cap­ture d’é­cran du Monde

Euh, on en a quoi à foutre, de l’âge de Tabar­ly en 1960 ? Il a fait quoi, cette année-là ? Si je ne m’a­buse, il était à l’é­cole d’of­fi­ciers, ou peut-être déjà sur le Jeanne-d’Arc, et il réga­tait ano­ny­me­ment sur Pen Duick pen­dant son temps libre.

D’ailleurs, attends, il était né dans les années 30, lui, non ? Ah oui, 1931, c’est ça. Donc en 60, il avait quoi, vingt-neuf ans ?

Vous dites ? Le jour­na­leux s’est plan­té d’an­née, Tabar­ly avait 33 ans en 64, pour sa vic­toire dans la tran­sat’ anglaise sur Pen Duick II ?

Déso­lé de vous contre­dire, il avait 32 ans. Il est arri­vé à New­port le 18 juin 64 (pour un Fran­çais, c’est une date facile à rete­nir), il n’a eu 33 ans que le 24 juillet. Quant à Gabart, né le 23 mars 1983, il a bel et bien déjà ses trente-trois balais — il a en fait 85 jours de plus que Tabar­ly lors de sa victoire.

Bref, ce para­graphe est une accu­mu­la­tion de conne­ries, au-delà de la simple erreur de conver­sion (100 pieds, ça fait 30,48 m, donc ça s’ar­ron­dit à 30).