Inktober, semaine 3

Voi­ci donc ma troi­sième semaine d’Ink­to­ber. Après deux encom­brées par un gros dos­sier, j’ai pas­sé celle-ci dans la région Nîmoise pour les confé­rences Aerial Fire Figh­ting et Search and Rescue. Vous savez quoi ? Quand on passe la jour­née à prendre des notes, à ren­con­trer des gens, à faire des pho­tos, ou à visi­ter la région parce qu’on a un trou dans le plan­ning, on manque de temps pour dessiner.

Le 15, il fal­lait des­si­ner “mys­té­rieux”. Et le 15 octobre 1952, c’é­tait le pre­mier décol­lage du Sti­let­to, un machin bizarre qui était conçu pour voler mal, mais vite, et qui s’est avé­ré juste capable de voler mal et len­te­ment. J’ai donc fait d’une pierre deux coups en illus­trant son billet d’an­ni­ver­saire.

Je vais pas vous men­tir : j’ai gri­bouillé ça en une heure en ren­trant après le dîner. Vu le temps que ça m’a pris, je suis rela­ti­ve­ment satis­fait. D’ailleurs, la suite sera bien pire.

Genre ça, par exemple, c’est la suite. Lun­di, pre­mier jour de confé­rence, on vient de voir un Kaman K‑Max et le thème du jour est “gras”. Sachant qu’on devait sor­tir le soir, j’ai pro­fi­té d’un expo­sé moins inté­res­sant pour faire ça sur ma table, dans la pénombre de l’amphithéâtre.

Rien à dire sur le des­sin, c’est juste moche, mais je l’ai fait pour le principe.

Mar­di… Ah, mar­di, le thème était “gra­cieux”. Mais après la fer­me­ture de l’Ae­rial Fire Figh­ting, on est allé boire un verre avec des gens. Et à trois heures du matin, il était trop tard pour gribouiller.

Au départ, je pen­sais me rat­tra­per en fai­sant deux des­sins mer­cre­di, et puis je me suis dit que puisque le thème était “cras­seux”, on pou­vait jouer sur le contraste en fusion­nant les deux. Et ça m’a tou­jours frap­pé, le fait que les remor­queurs soient sou­vent des vieux avions fati­gués alors que les pla­neurs sont par­mi les plus élé­gants occu­pants des airs…

Le des­sin n’est pas très beau (ai-je dit que j’a­vais peu dor­mi ?), mais ça va plu­tôt bien au Wil­ga qui est une hor­reur esthé­tique (d’ailleurs, il vole prin­ci­pa­le­ment parce que la Terre le rejette). J’ai en revanche tota­le­ment foi­ré l’om­brage du pla­neur et, du coup, rui­né sa sil­houette, ça arrive.

Jeu­di, “nuage”, et retour à la BD avec un des­sin fait rela­ti­ve­ment vite dans l’ombre de l’am­phi — c’é­tait l’ou­ver­ture du Search and Rescue. Les nuages, pour un pilote, c’est quitte ou double : il faut avoir volé “on top” cent pieds au-des­sus de la couche pen­dant une heure pour com­prendre à quel point c’est splen­dide… et il faut avoir volé “on top” cent pieds au-des­sus de la couche pen­dant deux heures pour com­prendre à quel point c’est flippant !

J’ai com­plè­te­ment raté le train d’at­ter­ris­sage, qui devait dis­pa­raître dans les pre­mières nébu­lo­si­tés, mais je suis assez content des pis­tons et de la cas­se­role d’hé­lice — même si, idéa­le­ment, les reflets auraient dû être déca­lés pour faire res­sor­tir celle-ci. Les per­son­nages ne res­semblent à rien, mais leurs expres­sions rendent bien l’am­bi­va­lence de la situa­tion, donc ça me va.

Ven­dre­di, non seule­ment “pro­fond” ne m’a pas ins­pi­ré, mais j’é­tais pres­sé : je suis donc allé au plus évident.

C’est plein de trucs bizarres mais, pour ma défense, j’ai qua­si­ment pas crayon­né : pois­sons et récif ont été direc­te­ment faits à l’encre, et les ombres ajou­tées à la va-vite.

Same­di, après avoir pas­sé la jour­née sur l’an­ni­ver­saire du Grou­pe­ment d’hé­li­co­ptères de la Sécu­ri­té civile, on a man­gé une piz­za vite fait, ce qui m’a lais­sé le temps de me poser un peu pour faire le troi­sième épi­sode des aven­tures du Tri­ni­dad : le moment où le pilote sort la pre­mière expli­ca­tion qui lui passe par la tête pour se rac­cro­cher aux branches… et natu­rel­le­ment s’en­fonce irré­mé­dia­ble­ment, ren­dant son inter­lo­cu­teur furieux.

Bon, il fal­lait aus­si pré­pa­rer le départ et il a été fait beau­coup plus rapi­de­ment que les deux pre­miers épi­sodes. Je suis donc res­té plus basique, sans cher­cher à détailler les ombres ou les per­son­nages. C’est par­ti­cu­liè­re­ment visible sur la tour de contrôle, tota­le­ment dépour­vue du  moindre détail. Je suis tout de même assez satis­fait de l’at­ti­tude hon­teuse — tête pen­chée, bras dans le dos — du pilote et de la tête du contrô­leur, qui ne s’est tou­jours pas remis de ce qu’il vient de voir. Vous note­rez éga­le­ment que le fau­tif et le gueu­lard ont échan­gé leurs posi­tions par rap­port au deuxième des­sin : il fal­lait que celui-ci soit de face, puisque “furieux” était le thème du jour.

Plus que deux jours pour la semaine 4, où il y a d’ores et déjà du bon et du moins bon vu que j’ai été un peu bous­cu­lé en rentrant.