Joyeux anniversaire

Son grand-père venait de construire son pre­mier pou­lailler. En homme pré­voyant, il s’est dit qu’il aurait besoin d’un livreur afin d’ap­por­ter ses œufs jus­qu’aux clients. Papa, qui avait déjà un enfant tei­gneux mais pro­met­teur, esti­ma que pour faire un bon livreur, il lui fal­lait juste un bébé plus gros et plus mus­clé. Il offrit donc à son nou­veau-né d’é­normes bibe­rons et le Pan­ta­gruel de la famille devint obèse, mais cos­taud — à peine moins en fait que le petit allu­meur qui fai­sait des ravages outre-Atlan­tique. Les car­rières étant pleines d’im­pré­vus, ses seules livrai­sons ont été com­man­dées par le grand-père, qui vou­lait véri­fier que les œufs arri­ve­raient indemnes si jamais il trou­vait un ache­teur. Le semi-chô­meur se dégot­ta tou­te­fois un second emploi comme pho­to­graphe, et se révé­la assez doué pour en vivre jus­qu’à la fin de ses jours.

Le Mirage IV dans sa confi­gu­ra­tion habi­tuelle : on dis­tingue la fenêtre de l’ap­pa­reil pho­to fron­tal. — pho­to PH2 Ron Ambro­se­no pour l’US Navy, rehausse des ombres

Joyeux anni­ver­saire, Das­sault Mirage IV.