Joyeux anniversaire

Il y a cent ans, le consul de France à San­tia­go, au Chi­li, voyait débar­quer un type dans son bureau. L’im­por­tun lui disait, en gros : “Eh, y’a une avia­trice com­plè­te­ment givrée qui vient de se poser à l’aé­ro­drome d’à côté, elle vient d’Ar­gen­tine, elle est Française !”

En bon diplo­mate sachant gar­der la tête froide, le consul a répon­du quelque chose comme : “C’est cela, oui. Et j’i­ma­gine que c’est une jeu­nette qui a appris à pilo­ter l’an­née der­nière, qu’elle est jolie comme tout et qu’il faut abso­lu­ment que j’aille la saluer ? Tu crois vrai­ment que je vais me poin­ter là-bas et pas­ser pour un con un pre­mier avril ?”

C’est facile à dire avec un siècle de recul, mais si le consul est bien pas­sé pour un con, ça n’est pas pour la rai­son qu’il croyait.

Adrienne Bolland en 1921
Adrienne Bol­land deux semaines avant la tra­ver­sée. — pho­to El Gráfico

Joyeux anni­ver­saire, tra­ver­sée des Andes en avion.